Où vivaient les gens heureux

Une fois de plus, Joyce Maynard nous embarque dans la vie d’une femme avec une sensibilité et une sincérité qui renforce mon admiration pour cet auteure. Un livre destiné aux femmes ? Peut-être, à moins que vous, Messieurs, n’ayez vraiment envie de comprendre l’âme féminine..
Eleonor est une auteure illustratrice à succès. C’est ce qui lui a permis de survivre à la mort de ses parents, de s’acheter la maison de ses rêves, de tomber amoureuse et de fonder une famille. Le récit démarre au mariage de sa fille Alison, devenue Al. On comprend alors que son mariage n’est plus, que sa maison n’est plus la sienne mais celle de ses enfants. Avec de courts chapitres d’une densité incroyable, Eleonor nous fait remonter le temps, de son enfance délaissée à sa maturité solitaire avec une justesse de sentiments et d’émotions. Joyce Maynard disait dans une interview « raconter ma vie a toujours été ce qui lui donne du sens ».  Son point de vue sur la famille, le mariage, la place de la mère, le renoncement, bref, tout ce qui compose la vie est d’une intense justesse. Comme dans ses livres précédents, il ne s’agit nullement de règlements de compte mais au contraire d’une analyse bienveillante sur ce que constituent les rapports humains. [Claire]